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  • Annabelle Bindl

Envie d'entrer dans le 9ème art? La sélection BD de PEPA

Que vous n'ayez plus lu de bande-dessinée depuis vos albums Astérix et Obélix offerts à Noël, ou que vous aimiez parcourir les rayons BD des librairies avec un air de fin connaisseur, cette sélection non exhaustive vous propose de découvrir cinq bande-dessinées pour entrer dans le monde du 9ème art ou pour agrandir votre collection d'ouvrages savamment choisis.


Pourquoi s'intéresser à la BD si vous vous êtes arrêtés d'en lire à vos 10 ans ? Parce que la BD est un art en soit qui a eu tout autant d'impact dans le monde de la culture que les autres arts, et qui mérite donc tout autant d'attention. Certains seront plus portés sur le choix de l'histoire, d'autres sur le style des dessins, dans tous les cas le plaisir visuel est incontestable dans le 9ème art. Plus qu'une lecture, la BD offre un moment de divertissement sans écran et s'adaptant au rythme de chacun. Un choix illimité s'offre à vous : du roman graphique, aux ouvrages où la narration se compose seulement d'images, en passant par la bande-dessinée classique dite BD franco-belge, ou encore les mangas. Il n'y a pas de limite d'âge et on peut trouver du plaisir à lire des ouvrages jeunesses comme des ouvrages à caractère politiques. Et puis parce que beaucoup de films sont inspirés de bande-dessinées : typiquement, tous les super héros des films DC et Marvel, mais aussi des grands films comme Snowpiercer le Transperceneige ou La Vie d'Adèle. La BD sait sortir de sa bulle.



Une série BD hybride : Freak's Squeele (François Maudoux, 2008-2015)


Hybride, car elle mélange des influences de la culture populaire japonaise et des mangas, des comics US, de la culture chinoise et se rattache bien sûr à la BD franco-belge. Ce panel d'influences offre au découpage une grande originalité. L'histoire est entraînante, et est prétexte au développement de personnages complexes et drôles aux passés troubles que l'on découvre au fil de l'histoire. François Maudoux expose sa maîtrise parfaite de l'anatomie humaine dans des planches alternant la couleur et le noir et blanc. L'histoire se passe dans un monde parallèle où les super-héros fantastiques peuplent le quotidien. Ce monde ressemble comme deux gouttes d'eau au notre, l'auteur en profite ainsi pour glisser quelques critiques sur la société française et le fonctionnement de notre système universitaire.

Avec Freak's Squeele, vous n'en avez jamais assez : l'histoire est tellement dense que vous finissez les sept tomes en ayant l'impression que beaucoup d'intrigues secondaires et de personnages n'ont pas totalement été éclairés. Mais François Maudoux est là pour vous : depuis 2015 il développe certains personnages dans de nombreux spin-off qui continuent à paraître, notamment les albums Doggybags, ou la série Funérailles sur le personnage du même nom.

On relit la série plusieurs fois sans problème, tant on a envie d'observer chaque personnage, chaque référence culturelle, chaque détail humoristique cachés dans le coin des cases.


Résumé du tome 1 : À la Faculté des Études Académiques des Héros, Chance, Xiong Mao et Ombre entament le cursus qui fera d’eux des super-héros aptes à sauver le monde et ses environs. Du moins l’espèrent-ils ! Ces trois nouvelles recrues vont découvrir les joies de la vie universitaire, la concurrence sans pitié entre étudiants, les professeurs sadiques et le stress des examens. Une université pour apprendre à gérer son image et obtenir son permis de super-héros : il fallait y penser ! Frais, original et drôle : Freaks’ Squeele s’approprie le style comics pour en transgresser les codes, sans concessions ni complexes. Une bouffée d’air frais dans l’univers stéréotypé des collants moulants et des capes colorées.



Freak's Squeele




Un des meilleurs auteurs français : Bastien Vivès et sa Polina (2011)


La réputation de Bastien Vivès n'est plus à refaire. Ses œuvres se trouvent en devanture des rayons de bande-dessinées et emportent des prix au Festival d'Angoulême. Mais il est toujours bon de le retrouver dans une sélection BD. Vivès décline son travail dans des thèmes très variés : action-aventure, tranches de vie, amour, famille, guerre, sport ; et il adapte à cela son style de dessin. Mais l'on retrouve toujours sa patte dans chacune de ses œuvres.

Polina a été élu au Prix des libraires de bande-dessinée en 2011. On suit la vie du personnage éponyme, une petite fille qui rêve de devenir une grande danseuse une fois adulte. Le développement du personnage est complexe, on suit avec elle l'évolution de ses envies et de ses ambitions, ses déceptions et son travail acharné.

Loin d'être une histoire réservée aux petites filles passionnées de danse, Polina nous touche par son humanité et ses doutes. Mais surtout, le dessin surprend par sa maîtrise incroyable : Bastien Vivès parvient à reproduire des mouvements de danse très précis en seulement quatre ou cinq traits de feutre. L'ouvrage peut se lire rapidement pour les plus frénétiques lecteurs, ou doucement au fil des mouvements de danse pour les lecteurs attentifs au travail du graphisme.


Très douée pour la danse, la petite Polina Oulinov est sélectionnée pour suivre les cours de Nikita Bojinski, un maître d’une exigence absolue, à la fois redouté et admiré. Au fil de son enseignement, qu’elle suit des années durant, Polina devenue jeune fille développe avec son mentor une relation complexe, entre antagonisme et soumission – et finit par le quitter pour explorer de nouvelles expériences artistiques, en toute indépendance. Plus tard, devenue vedette internationale dans sa discipline, la jeune femme prendra toute la mesure de sa dette à l’égard de ce maître aussi difficile que lumineux.








Une pièce d'art à part entière : La Fille Maudite du Capitaine Pirate (Jeremy A. Bastian, 2014-aujourd'hui)


Comme une image vaut mieux qu'un long discours, ces extraits de La Fille Maudite du Capitaine Pirate en diront assez pour susciter l'intérêt de lire cette BD : chaque planche pourrait être un tableau unique, foisonnant de détails loufoques et oniriques. Ici, se contenter de lire les bulles ne suffira pas : on passe volontiers 5mn par page à observer la qualité et la finesse du tracé, la richesse des costumes et des décors. Vous l'aurez compris, Jeremy A. Bastian met l'accent sur le dessin. La narration n'est pas délaissée pour autant, mais ici l'histoire passe beaucoup par les graphismes. On vient profiter d'un univers de piraterie romantique, plutôt que d'une histoire complexe aux milles retournements.


Résumé du tome 1 : Port Elisabeth, Jamaïque, 1728. La Fille Maudite du Capitaine Pirate part à la recherche de son père disparu, l’un des redoutés flibustiers des mythiques mers d’Omerta. Cette héroïne intrépide nous entraîne rapidement dans des aventures marines et même sous marines, à la rencontre de pirates tordus et teigneux, de créatures mythiques et autres fantasmagories se déployant comme des poupées russes. Sorte d’Alice au pays des pirates, ce récit rempli d’humour est servi par un dessin incroyablement détaillé que l’on croirait tout droit sorti d’une gravure fin XIXe.






Une compilation de comics : V pour Vendetta (Alan Moore et David Lloyd, 1988-89)


Si vous avez vu le film sans savoir qu'il s'agissait d'un comics à l'origine, vous vous coucherez moins bête ce soir. D'ailleurs, à ce propos, les avis divergent : certains voient dans le film une réinterprétation du comics, d'autres voient un outrage fait à l’œuvre originale. Quoi qu'il en soit, no spoil, mais sachez que le comics est bien plus sombre, dans une ambiance polar noir, et que l'aspect politique est bien plus marqué. Dans une société où la corruption et la répression dictent leurs règles, les auteurs développent un essai sur l'anarchie comme système politique. Loin de donner un avis ou une critique, Alan Moore et David Lloyd décortiquent la construction d'une anarchie, mise en miroir avec une dictature, en vous laissant juger par vous même de la valeur de ces systèmes.

La compilation est un lourd pavé de 352 pages, mais il se dévore comme un bon roman dans lequel on plonge tête la première dans une marée noire de corruption politique, avec pour guide un mystérieux homme masqué usant d'humour cynique, de magie, et faisant preuve d'une élégance incontestable.


1997, une Angleterre qui aurait pu exister... Dirigé par un gouvernement fasciste, le pays a sombré dans la paranoïa et la surveillance à outrance. Les « ennemis politiques » sont invariablement envoyés dans des camps et la terreur et l'apathie règnent en maître. Mais un homme a décidé de se dresser contre l'oppression. Dissimulé derrière un masque au sourire énigmatique, il répond au nom de V : V pour Vérité, V pour Valeurs... V pour Vendetta !









Annabelle Bindl

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