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  • Elvire Colin-Madan

Écoresponsabilité et vie étudiante : c’est possible !


Trier, manger bio, prendre son vélo… ce n’est pas comme ça qu’on sauvera la planète. Voilà le titre d’un article qui fait état du capitalisme présent dans notre société, empêchant une réelle préservation de la planète. Dans l’article, l’auteur dénonce notre façon de nous enfermer dans notre bonne conscience avec « une échappatoire facile : recycler, manger bio, utiliser des sources d’énergie renouvelables, etc. » pour ne pas faire face à la réalité des choses. Il cite aussi l’ouvrage «Was geschah im 20. Jahrhundert» (non traduit en français) de Sloterdijk qui « dénonce la «passion du réel» caractéristique du siècle précédent, terreau de l’extrémisme politique qui mène à l’extermination des ennemis, et il formule des propositions pour le XXIe siècle: nous, êtres humains, nous ne pouvons plus minimiser les dommages collatéraux générés par notre productivité. La Terre n’est plus l’arrière-plan ou l’horizon de notre activité productive, mais un objet fini que nous risquons de rendre invivable par inadvertance. » Ainsi,« Le capitalisme ne se définit-il pas justement par le mépris des dommages collatéraux ? Dans une logique où seul le profit importe, les dégâts écologiques ne sont pas inclus dans les coûts de production et sont en principe ignorés. Même les tentatives de taxation des pollueurs ou de mise à prix des ressources naturelles (y compris l’air) sont vouées à l’échec. » Et toujours d’après le même auteur, « il faudrait un changement politico-économique radical » pour que les choses puissent avancer.


Actuellement, Les États sont en train de prendre conscience de la situation de la planète, mais il nous faut maintenant attendre pour avoir des résultats au niveau mondial. Cependant, nous pouvons d’ores et déjà, à notre échelle, avoir un comportement citoyen écoresponsable qui pourrait aider à changer les choses. « Écoresponsabilité - nom féminin –désigne un comportement responsable vis à vis de l'environnement. » Sans partir dans le 100% bio ou dans le Zéro déchet, nous pouvons réduire un peu notre impact individuel sur l’environnement, à l’aide d’actions utiles, et ce, même en étant étudiant !


L’alimentation




Les premiers gestes écoresponsables les plus accessibles sont au niveau de l’alimentation. Il faudrait privilégier les aliments de France pour éviter les légumes qui ont fait de nombreuses heures de trajet, et donc qui ont pollué. Le plus, c’est si vous arrivez à acheter des fruits et légumes de saison (et si vous ne savez pas lesquels manger, il y a des calendriers disponibles sur internet à imprimer, ou l’application Etiquettable). Il existe des marchés et des AMAP dans toute la France. Les AMAP sont des Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne. Ce sont des partenariats entre des consommateurs et des producteurs locaux. Souvent sous forme de paniers, vous pourrez alors acheter toutes sortes de fruits et légumes, tout en respectant l’environnement et en ayant un contact direct avec les producteurs. Vous pouvez retrouver toutes les AMAP disponibles autour de vous sur ce site. Privilégier les petits commerces locaux face aux grandes industries permettra aux agriculteurs de votre région de mieux vivre de leur production. De plus, vous produirez sûrement moins de déchets plastiques, et moins de pollution.


La provenance des fruits et légumes n’est pas qu’une question de pollution au niveau du déplacement, mais c’est aussi une question de dégradation des lieux de productions. L’avocat par exemple serait idéalement à bannir de nos assiettes : la production d’un kilo revient à 1000 litres d’eau alors que celle d’une salade revient à 130 litres. Les tendances actuelles ont remis l’avocat au goût du jour, et les pays tels que l’Afrique du Sud veulent suivre la cadence dans leur production, ce qui provoque un sérieux problème environnemental dans le secteur et notamment une pénurie d’eau. Pour en savoir plus sur la production des avocats, vous pouvez lire cet article.


Enfin, il faut faire attention au Green Washing : le geste commercial que font les entreprises quand elles valorisent leur manière de produire sur un produit pour le rendre plus attractif à la vente. Une entreprise utilisant un composant bio dans un produit apposera une énorme étiquette BIO sur le produit, même s’il ne l’est pas entièrement pour vous pousser à l’acheter en vous disant « Regardez, vous faites une bonne action ! ». Ce qui est difficile maintenant c’est de faire attention au « vrai bio » et au « faux bio ». Pour vous renseigner sur ce phénomène, il y a ici un bon article qui en parle. De plus, certains produits bio sont emballés avec tellement de plastique qu’on peut se demander s’ils sont réellement bon pour la planète.



Les applications utiles et gratuites pour vous conseiller dans vos achats :




ETIQUETTABLE : cette application vous permettra dans un premier temps de voir quels sont les fruits et légumes de saison, mais vous proposera aussi des recettes pour les utiliser. Il y a aussi une partie astuces et informations où vous pourrez retrouver des articles tels que « De l’art de mieux utiliser le papier sulfurisé » ou encore « Anti-gaspi : 9 outils triés sur le volet ! », qui concernent la cuisine et d’autres qui concernent la conservation des aliments ou comment remplacer tel ou tel ingrédient dans des recettes. (site internet)


YUKA (similaire à Open Food Facts) : une application très simple où vous pouvez scanner vos aliments et regarder leur composition. Une note sur 100 est attribuée à chaque produit. De plus, les éléments de sa composition sont classés : en rouge, ce sont les néfastes pour la santé, en orange, les médiocres et en vert ceux qui n’ont aucun impact. Si l’application fonctionne aussi bien, c’est parce que ce sont nous les consommateurs qui participons à son extension en rajoutant les produits qui n’y sont pas encore enregistrés. Il y a aussi une barre de recherche si vous n’avez pas le code barre d’un produit. (site internet)


INCI BEAUTY : de même que pour Yuka, il faut scanner les produits pour en voir leur composition. Seulement, si Yuka est consacrés aux aliments, Inci Beauty se consacre aux produits de beauté. Ici, la note est sur 20, mais le système est le même. L’application vous permettra alors de mieux choisir vos produits en fonction de votre âge, mais aussi en fonction de ce qu’ils contiennent. Il ne faut pas oublier que si un produit peut être indiqué comme moyen pour la peau, il peut en reste être très mauvais pour l’environnement. C’est pourquoi, si vous voulez vraiment essayer de faire attention, vous pouvez acheter vos produits dans des marques bio (et pas plus chères pour le coup !) telles que Boho ou Avril. Les produits alors moins néfastes pour la faune et la flore, le seront pour vous aussi. (site internet)


TOO GOOD TO GO : Cette application est une application de partage. Elle permet aux commerçants qui n’ont pas vendus tous leurs produits dans la journée, de l’indiquer sur leur plate-forme, les consommateurs qui ont l’application pourront alors venir les chercher, tout en payant moins cher, car ce sont des produits invendus. Il y a notamment de nombreuses boulangeries qui participent. (site internet)



Autres actions écoresponsables :


Le boycott , très utile s’il est effectué en masse, prive les entreprises de leur principale source de revenu : la consommation. L’exemple le plus connu que nous pouvons citer est celui de Shell dans les années 90, qui a empêché l’entreprise de couler une ancienne plate-forme de forage dans la mer. Plus récemment, le boycott de Danone au Maroc a forcé son entreprise à baisser ses prix pour éviter des pertes financières. Même si le boycott se révèle parfois inefficace, vous pouvez personnellement limiter votre consommation de certaines marques si vous n’êtes pas en accord avec leur façon de produire. Je pense ici à Monsanto, désormais racheté par Bayer, dont vous avez déjà dû entendre parler. De nombreuses marques utilisent des produits issus de cette entreprise et un article en ligne les a répertoriées. Cet article date de 2014, mais n’en reste pas moins actuel. Mais si Monsanto est un exemple clé du boycott, il en existe bien d’autres : les grandes multinationales (Starbucks/KFC/McDo) sont souvent les plus visées de par leur non-respect vis-à-vis de l’Humain mais aussi de l’environnement. Enfin, il ne faut pas oublier l’huile de palme : une composante utilisée dans de nombreux produits (alimentaire mais pas que) et très dure à remplacer de par sa texture particulière. L’huile de palme qui est produite notamment dans les pays d’Asie du sud-est, d'Amérique latine mais aussi en Afrique aussi provoque une déforestation importante, qui touche autant les animaux que les humains qui y vivent. Acheter des produits qui contiennent de l’huile de palme reviendrait à cautionner d’une certaine manière tout ce système. C’est pourquoi, le simple geste de vérifier la présence ou non d’huile de palme dans ce que vous achetez est utile. Il en est de même pour les OGM (organismes génétiquement modifiés) présents dans de nombreux aliments et dont l’impact sur la biodiversité est très nocif.


En ce qui concerne le tri des déchets, c’est une des actions écoresponsables les plus répandues. Cependant, il y a récemment eu de nombreuses polémiques quant à la réelle efficacité de ce geste. Nos déchets sont-ils réellement recyclés ? « Selon le ministère de la Transition écologique et solidaire, nous avons produit 325 millions de tonnes de déchets en 2014 (derniers chiffres connus). Parmi ceux-ci, 63 % ont été recyclés, le reste étant incinéré sans production d'énergie ou simplement stocké. Sans surprise, les matériaux les plus réutilisés sont le papier et le carton, qui présentent un taux d'incorporation de 66 %. Le plus mauvais élève reste le plastique, à seulement 6,5 %. »[1] Parmi ces millions de tonnes, plus de 70 % provenaient du secteur de la construction et les déchets ménagers représentaient environ 48 millions de tonnes. Le tri, qui fait maintenant partie de l’apprentissage à l’école est réellement efficace. Bien-sûr, le système n’est pas parfait, et il y a encore un manque de coordination quant aux entreprises de collecte de déchets et celles de recyclage. « Fin 2009, dans plusieurs cités de l'agglomération marseillaise, tous les déchets ménagers étaient envoyés sans discernement à la décharge. » [2] Depuis, la situation s’est améliorée. En apprenant aujourd’hui des gestes comme le tri des déchets, nous contribuons à faire pression sur l’organisation des institutions et des entreprises.


Pour aller plus loin :


_ Si vous voulez aller plus loin dans vos actions, vous pouvez utiliser des moteurs de recherche tels que Lilo ou Écosia qui permettent de récupérer de l’argent à chaque fois que vous cliquez sur un site qui génère des publicités. Cet argent alors récolté sera distribué pour aider des associations partenaires ou pour planter des arbres.

_ Vous pouvez aussi passer à la mode dite « éthique » en privilégiant des marques de vêtement aux fabrications françaises, ou italiennes et en laissant de côté les fabrications chinoises ou indiennes. Les friperies, la seconde main ou encore la couture sont de nombreux exemples pour payer moins cher, et donner une seconde vie aux tissus. Vous pouvez par ailleurs regarder la vidéo de Tout l’monde s’en fout sur les vêtements sortie il y a 2 jours ici.


Pour en revenir à ce que disait Sloterdijk dans son livre (« il faudrait un changement politico-économique radical » pour que les choses puissent avancer), il est vrai que les actions citées ci-dessus ont un petit effet, par rapport aux entreprises. Mais elles témoignent d’un changement d’état d’esprit de la population, tout en faisant pression sur les plus gros pollueurs, et permettront de faire changer l’état d’esprit des consommateurs : nous formons la génération de demain qui permettra de faire bouger les choses.





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